(*) L’ancien mentor de Cendres, un vieux nécromant, avait créé deux mille pattes magiques. Le « mille patte du serviteur » s’est logé dans la gorge de Cendres, entre le derme et les muqueuses. Le « mille patte du maître » s’est logé dans un inconnu lorsque le vieux nécromant est mort. Si Cendres refuse d’obéir à un ordre donné par le nouvel hôte du second parasite ou s’il attente à sa vie, le mille patte étouffe Cendres et lui abîme la gorge.
Sa puissance magique est de 7/10 en temps normal, car il est entravé par le premier parasite magique de son ancien mentor, un vieux nécromant aujourd’hui décédé.
Sa puissance magique sera de 9/10 s’il est libéré un jour… Ou s’il utilise sa magie sur ordre et en présence de la personne qui est le nouvel hôte du second parasite magique. Les deux personnages doivent avoir envie que l’ordre soit donné, sinon la puissance magique reste à 7/10. L’utilisation de la magie de haut niveau, à ce moment, fatigue les deux personnages.
L’identité de l’hôte du « mille patte du maître » est laissée à la décision du staff.
Histoire
2635 – Erion Lunarys nait huit ans après son frère Togrir, dans les bras royaux d’une famille qui a déjà un héritier et une longue histoire paisible derrière elle. Les Lunarys n’ont plus à faire leurs preuves. Ils sont les gardiens de la paix et de la tradition et celle-ci passe par la procréation. Enfant, Erion aime son frère, d’un amour teinté d’admiration et de candeur, comme tous les enfants devant les grands à qui ils désirent ressembler.
Mais les années passent et avec elles, la compréhension des choses grandit, ainsi que la certitude qu’Erion n’est que le second. Second dans l’attention que les autres lui prêtent, second dans les événements officiels, second dans le cœur de sa mère, il en est persuadé. Il se sait préparé au trône parce que son ainé pourrait mourir avant d’avoir eu un enfant et non parce que les deux frères ont de quelconques dons ou potentiels supérieurs à l’autre ou à la population.
Les années passent et l’admiration, la candeur, les rêves et les illusions se décolorent comme des soies qui perdent de leur éclat après avoir été longtemps exposées au soleil réel. Cela se voit, cela se sent.
2346 – Togrir voit la naissance d’un enfant légitime assurer la filiation des Lunarys par droit d’ainesse. Erion est écarté des spéculations d’héritage de pouvoir. Envers lui, la cour n’a plus d’attentes ou même d’espoirs. Les responsabilités de petit prince disparaissent. De cette époque joyeuse pour tous, il n’en gardera que les souvenirs lisses de la solitude, le froid des jouets inanimés et le regard aimant de sa mère tourné tous les jours vers son frère ainé et son fils nouveau-né.
La jalousie et la frustration, ces poisons lents et croupissants, fermentent davantage dans l’âme d’Erion. Il faut croire que plus un sentiment est intense, plus il se cache, car le prince apprend à taire ses rancœurs. A moins que ce ne soit l’inverse… A force de dissimuler jalousie et frustration, ces dernières couvent au chaud, en attendant l’heure propice pour s’exprimer. Dans tous les cas, la cour ne bruisse plus des cancans et des ragots sur les envies de pouvoir d’Erion.
2653 – Ne plus être prétendant au trône a aussi ses avantages, notamment la tranquillité. Le jeune prince a dix-huit ans et sous le prétexte de sonder les terres du royaume, il demande à partir en voyage. Personne n’y voit d’inconvénient et accompagné d’un écuyer, il sillonne les paysages et les villages.
Hasard ou destin ? Un vieux nécromant, si vieux que personne ne pourrait dire son âge, le prend à parti. Tue le jeune écuyer. S’apprête à faire de même avec le prince quand il entrevoit dans ce dernier la fêlure d’ego qui le hante depuis son enfance. Il fait miroiter puissance rapide, revanche terrible, et toutes les possibilités exécrables qu’offre la franc-magie.
L’appel de la vengeance est aguichant et Erion introduit le vieux nécromant à la cour. Il dit qu’il lui a sauvé la vie, qu’il est vieux et instruit, sage et désintéressé par l’argent… Il le demande comme professeur particulier, ce que le couple royal accepte sans difficulté.
Aiguillonné par la haine si longuement contenue, avantagé par son éducation de prince, il apprend rapidement ce qui est interdit lors des voyages qu’il continue à mener, avec son nouveau maître cette fois. Les rumeurs grondent contre ce nouveau venu qui accompagne souvent Erion, mais on ne trouve rien de concret à lui reprocher, à l’exception de son air glauque et triste.
Lors de ses voyages pendant lesquels il pratique la nécromancie, Erion se fait appeler Cendres.
2655 – Que s’est-il passé ce jour-là ? Le destin a-t-il voulu continuer sa farce ou le cœur en lambeau du prince s’est-il rebellé contre tant de noirceur ? On ne le sait…
La reine, la tête ailleurs ou la fatigue aidant, se trompe de porte, entre dans la chambre de Cendres. Il fait noir, il fait nuit, et sans s’inquiéter, la reine se débarrasse de ses vêtements de jour. Quand elle réalise son erreur, elle est à moitié nue et Cendres allume une lampe à la flamme vacillante. Depuis cette vision, l’image de la femme de chair éclipse l’image de l’épouse du frère rival et préféré.
Les jours passent, l’intérêt du jeune nécromant pour sa belle-sœur grandit comme la jalousie pour son frère jadis. Et peu à peu, alors que la franc-magie avait glacé ses sentiments, Cendres s’éprend de la reine. De loin, le vieux maître assiste au revirement. La situation lui déplait au plus haut point.
2656 – Dans le cou de Cendres, un parasite magique s’infiltre. Le ‘mentor’ veut s’assurer du silence et de l’obéissance de son ‘disciple’ qui se pose trop de questions à son goût. Et afin de le motiver à embrasser définitivement la magie interdite, il pousse Cendres à chercher du réconfort auprès de la reine… Qui ne voit jamais l’amour que lui porte le cadet de son époux.
La nécromancie ayant mangé la bienveillance spontanée dans l’âme de son jeune pratiquant, il ne comprend pas le désintérêt de sa belle-sœur. Et comme l’amour il y a peu, comme la jalousie jadis, la folie enfle en lui sans plus beaucoup d’obstacles pour la contrer.
Un cœur haineux, un esprit troublé, une obéissance assurée… Il ne faut guère de temps au vieux nécromant pour faire progresser son ‘disciple’ sur la voie de la mort.
2657-2658 – La reine donne naissance à un second enfant, une petite fille. Mais le palais se couvre de deuil. La reine meurt. Pour une fois, Cendres partage la fibre et les émois de la cour. Endeuillé, il se met à détester Thasaël qu’il tient responsables de la mort de la femme qu’il a aimée. Mais en grandissant, la petite princesse lui évoque plus les souvenirs de la reine que la haine due à sa mort.
Mars 2674 – Le vieux nécromant disparait soudainement au cours d’un des voyages de Cendres. Qui part à sa recherche. Il ne retrouve de son maître que des lambeaux de vêtements ensanglantés et ses cloches enfoncées dans la neige. Au début, il se croit débarrassé de ce mentor qui s’était transformé en tyran, mais la contenance de sa force magique prouve que le parasite maître s’est trouvé un nouvel hôte.
Décembre 2674 – Togrir et Eban sont assassinés. Pour Cendres, c’est autant une bonne nouvelle qu’une source d’ennuis et de questionnements. Alliés ou ennemis ?
Possessions / Armes :- Une épée courte : épéiste pour se défendre lors de ses voyages, il est du niveau des soldats moyennement entraînés. Il se repose plus sur la franc-magie que sur les armes pour se ‘défendre’.
- Les cloches de franc-magie (qu'il cache).
- Une dague consacrée (qu'il cache).
- Quand il voyage, il voyage léger, préférant la mobilité à la protection.